Publié dans Le Chien Magazine
Pour faire rimer manipulation et complicité, il convient tout d’abord de commencer dès le plus jeune âge (la tâche est grandement facilitée si nous avons eu à faire à un éleveur consciencieux quant à la sociabilisation de ses petits en les ayant habitués aux contacts, aux manipulations, à l’eau…). Ainsi, on commencera par adopter une attitude zen, il s’agira d’instaurer un climat de confiance entre notre compagnon à quatre pattes et nous. Gardons en mémoire que tout ce que l’on fera (le bon comme le mauvais) sera mémorisé par lui, alors inutile de gâcher nos 15 prochaines années par impatience !
Si l’association «bain»/«calvaire» dure depuis des années et que les bains lui sont devenus insupportables, ce n’est pas en un claquement de doigts que la situation va changer. Il est de notre devoir de propriétaires aimant de lui montrer que, désormais, la salle de bain n’est plus un endroit de torture mais un lieu de plaisir (gustatif, relationnel…). Faisons-y quelques arrêts rapides au cours de la journée et profitons-en pour lui donner quelques friandises ou jouer avec lui, puis sortons. Lorsque notre chien sera capable de se retrouver dans cette pièce sans stress, nous pourrons passer à la phase suivante.
Bassine ou baignoire, évitons le mal de dos en nous agenouillant sur un coussin (lui-même utilisé pour éviter d’avoir mal aux genoux !). N’appelons pas notre toutou pour aller prendre un bain car, s’il répond favorablement à notre demande, sa motivation risque d’en prendre un coup avec une telle récompense. Pour l’habituer à la baignoire et, pourquoi pas, lui faire aimer, on peut par exemple placer sur ses parois un peu de beurre de cacahuètes. Les jouets, os et autres friandises ne sont également pas exclus tout comme notre bonne humeur et notre patience : tout doit être réuni pour instaurer un climat de confiance.
Une fois que l’épisode «baignoire vide» est devenu acceptable pour notre toutou, on passera à l’étape «fond de baignoire» en rajoutant 2 à 3cm d’eau à bonne température. Ce n’est qu’une fois habitué à patauger sereinement dans le bac que l’on pourra laisser couler un filet d’eau en augmentant progressivement d’intensité.
Tolérant à présent le contact de l’eau, notre chien devra ensuite se laisser manipuler. C’est donc délicatement que nous manipulerons les parties les plus sensibles de son anatomie (oreilles, gueule, ventre…). Jetons également son shampoing au parfum de synthèse insupportable d’un point de vue canin (qui le pousse irrémédiablement à se rouler dans l’herbe à sa sortie) et adoptons un produit au parfum neutre qui perturbera moins son univers olfactif.
Attention au sèche-cheveux !
Outre le bruit difficilement supportable, il peut également brûler la peau. Pour habituer Pépètte, on peut commencer par poser l’objet à terre et éteint de manière à ce qu’il puisse être flairé librement. Ensuite, en le mettant hors de sa portée, on l’allumera en faible puissance et on s’en détournera. Aboiements, sauts et hurlements n’y changeront rien : nous ne réagirons pas ! C’est en n’y portant aucune attention que l’on parviendra à rendre cette scène banale. Si nous ne parvenons pas à habituer notre petit compagnon au séchoir, optons tout simplement pour la serviette.
Victoria Chasle Castillo
Comportementaliste